-
Pourriez-vous m’indiquer la place qu’occupe THE LINE dans la vision globale de NEOM et dans quelle mesure elle fait partie intégrante de la réussite du projet, ainsi que du monde sur lequel vous travaillez ?
Dans une certaine mesure, THE LINE est NEOM. C'est l'épicentre de toutes les activités, le principal lieu de vie des résidents, une ville verticale avec toutes les activités qui s'y trouveront : opéras, bibliothèques, stades et universités. Près de neuf millions de personnes vivront dans THE LINE lorsqu'elle sera terminée, soit la majorité de la population de NEOM en fait.
THE LINE sera la toute première ville verticale dont la mobilité sera intégrée en son cœur même. Personne n'a jamais été tenté un tel projet auparavant : nous prenons une ville entière et la plaçons sur une surface de 200 mètres de large. En tant que résident ou visiteur, vous aurez la possibilité de vous déplacer facilement entre les modules [communautés de 80 000 personnes] horizontalement. Ainsi, si vous êtes dans le module 40 et que vous devez aller voir un match de football dans le module 44, inutile de descendre, de traverser ou de monter. Vous pouvez simplement traverser directement le stade à n'importe quelle hauteur.
Ce sera également la première ville au monde à être entièrement alimentée par des énergies renouvelables, avec une empreinte zéro-carbone. Nous ne nous contentons pas d'empiler les choses les unes sur les autres, nous réinventons des choses qui existent dans un domaine horizontal conventionnel pour un paysage vertical de proximité. L'objectif est de faire en sorte que les gens ne soient jamais qu'à cinq minutes de tout ce qu'ils veulent dans le monde, car tout sera directement en dessous ou au-dessus d'eux.
-
Comment cela va-t-il changer la donne dans le monde du travail, de la vie quotidienne et de la durabilité ?
Ce qui est coûteux dans la création d'une ville, c'est l'infrastructure. Comment réduire cet énorme coût irrécupérable ? En effet, c'est un coût central que tout gouvernement doit payer. Le gouvernement doit construire les routes, les canalisations, les câbles, les aéroports, les ponts et, d'une manière ou d'une autre, lutter contre la pollution et l'expansion urbaine. Ce que nous réalisons avec 34 kilomètres carrés d'espace grâce à l'urbanisme vertical nécessiterait 1 600 kilomètres carrés à Londres, par exemple. Par défaut, c'est une façon plus efficace de faire les choses. Inutile d'avoir une voiture quand on vit au 80e étage et que tout est facile d'accès, les voitures disparaissent quand les causes disparaissent.
Pour ce qui est de la lutte contre l'expansion urbaine, notre approche de l'urbanisme vertical permettra de rendre des terres à la nature. Et ce désert naturel sera amélioré par le réensauvagement - pour réintroduire des espèces indigènes animales et végétales - et la réhabilitation des terrains. L'idée est d'avancer avec prudence. Il n'y aura pas d'autoroutes à huit voies ni de parkings géants. Nous allons créer un équilibre parfaitement symétrique entre la nature et les humains, mais à une échelle telle qu'on ne peut en trouver nulle part ailleurs, que ce soit à Londres, New York, Paris ou Séoul.
En outre, nous voulons offrir un mode de vie équitable. L'idée est que, quel que soit votre métier ou votre salaire, vous partagiez les mêmes commodités que tout le monde, à proximité immédiate.
-
La combinaison de l'excellence architecturale, de la beauté naturelle, de la praticabilité et de la technologie de pointe de THE LINE est irrésistible. Pourquoi personne ne l'a jamais fait auparavant ?
Le besoin ne s'est pas fait sentir. Si vous examinez les villes du 20e siècle, la plupart étaient des implantations qui sont devenus des villages, des villes puis des cités - avec une évolution sur des centaines d'années. Elles étaient basées sur la mobilité des véhicules et finalement sur de grands réseaux routiers.
THE LINE vise à atteindre un certain nombre d'objectifs. Pour faire face à la croissance démographique prévue en Arabie saoudite, Djeddah et Riyad ne peuvent absorber qu'un nombre limité de personnes avant que les infrastructures ne soient saturées. Il faut donc une ville toute neuve, sans la pollution, les embouteillages, l'inefficacité, l'expansion urbaine et les inégalités dont souffrent les villes traditionnelles.
Le monde s'urbanise à une vitesse incroyable, les gens affluant vers les villes mondiales existantes. Cette tendance entraîne une expansion urbaine rapide et les gens s'éloignent de plus en plus de leur lieu de travail. Dépenser plus d'argent dans les transports et mettre des bus supplémentaires sur les routes ne fait que créer de la pollution supplémentaire. C'est un cycle sans fin. Certaines de ces villes dans le monde sont également exposées à des risques d'inondation.
Si nous pouvons résoudre tous ces problèmes à l'aide d'une seule solution, pourquoi construire quelque chose qui ressemble à ce qui est déjà disponible ? C'est ainsi que le royaume assume sa responsabilité sur toutes ces questions.
-
En ce qui concerne les actifs phares prévus pour chaque module, pourriez-vous nous en dire un peu plus sur ceux-ci, notamment l'université, le stade, l'opéra, le parc aquatique, le centre de congrès, etc.
La ville est un modèle de croissance. Tout ne se construit pas simultanément. Le projet sera déployé entre aujourd'hui et 2045. Tous les stades ne sont pas construits en une seule fois. On les construit en fonction de la population qu'ils desservent.
Dans le plan directeur, c'est-à-dire les 170 kilomètres de THE LINE qui abrite 9 millions de personnes, nous avons proportionnellement établi le nombre de stades de football, d'opéras, de théâtres, de cinémas, de commissariats de police, d'écoles, d'hôpitaux, etc. dont nous aurons besoin au fil du temps. Tout dans la construction est lié à une matrice de population.
Nous construisons une université dans le premier module parce que nous voulons ancrer le lancement autour de l'innovation et de l'éducation. Toutes les infrastructures présentes dans n'importe quelle ville du monde se trouveront à THE LINE à un moment ou à un autre, mais pas forcément dans le tout premier module ; seulement quand cela aura du sens du point de vue démographique. Nous voulons créer un parc aquatique de premier ordre, par exemple, mais seulement lorsque le moment sera venu.
-
À quoi ressemblera le paysage de la mobilité en termes de courtes, moyennes et longues distances pour les résidents - et quelle sera la place des énergies renouvelables et de l'eau ?
Il s'agit d'un système de mobilité hiérarchique, ce qui veut dire que tout va dans le même sens. L'eau, par exemple, monte et traverse, elle ne s'étend pas comme une toile d'araignée. Ce sera la même chose pour les personnes parce que tout se déroule en ligne droite, vous pouvez tout faire fonctionner de manière adjacente et aussi efficacement et rapidement que possible.
Par exemple, The Spine, qui est notre réseau ferroviaire à grande vitesse, reliera l'aéroport international au golfe d'Aqaba sur la côte en quatre arrêts. Un système de métro permettra les déplacements locaux de module à module. De plus, il y aura des couloirs de transport horizontaux à quatre hauteurs différentes qui pourraient comprendre des nacelles, des trains légers ou même des ascenseurs horizontaux. Nous n'avons pas encore finalisé cette solution spécifique.
Si vous êtes au 50e étage et que vous voulez vous rendre au stade qui se trouve à deux kilomètres pour voir le NEOM Football Club jouer contre Barcelone, par exemple, vous sauterez dans l'un des différents systèmes. Ce sera soit 10 étages au-dessus de vous, soit 10 étages en dessous. Alors que si vous êtes dans un immeuble de 50 étages à New York et que vous voulez prendre un train, vous devez en fait aller au rez-de-chaussée, sortir de l'immeuble et trouver un train. Ensuite, vous devez prendre un chemin détourné parce que les systèmes de métro ne fonctionnent pas en ligne droite parfaite. Nous essayons de réduire les trajets des gens. Plus nous pouvons redonner du temps aux individus pour désencombrer leur vie, mieux c'est.
La ville fonctionnera également sur une base nette zéro, ce qui signifie que notre énergie proviendra de ressources renouvelables - éolienne, solaire, hydrogène vert et autres technologies qui évolueront. Aucune autre ville au monde ne peut en dire autant.
Pour reprendre l'exemple de Londres, 25 % de l'eau qui lui est envoyée se perd dans des fuites indétectables. Toutes les autres villes du monde souffrent exactement du même problème. Certaines canalisations ont 200 ans. Dans un système vertical, vous verrez très rapidement s'il y a une fuite car tout est très visible et accessible. Nous commençons avec une infrastructure sans passé. Nous n'avons pas à effectuer de travaux de rénovation et nous pouvons donc mesurer l'énergie et l'eau à chaque point du système. Et nous prévoyons d'utiliser de l'eau dessalée reminéralisée.
-
Les gens se demanderont comment il est possible de construire une nouvelle ville de neuf millions d'habitants à partir de rien en si peu de temps. C'est un énorme défi, n'est-ce pas, quand on sait que d'autres villes du nouveau monde comme Singapour ont pris 50 ans ?
Nous aimerions voir près d'un million de personnes vivre à THE LINE en 2030. Comment y parvenir ? Nous devons construire beaucoup de biens immobiliers en un court laps de temps. En fait, nous ne sommes pas en train de construire THE LINE. Nous l'assemblons à partir d'une série de pièces modulaires qui sont conçues au préalable et dont les fonctions sont prédéterminées. Nous utilisons donc beaucoup d'intelligence artificielle pour concevoir à travers un réseau de jumeaux numériques. Par exemple, nous aurons un système de verrouillage de porte. Mais si nous en avons besoin de 100 millions, il est plus facile pour nous de mettre en place une usine et de créer exactement le même bloc 100 millions de fois.
Nous allons créer un processus très simple, avec une production optimisée, standardisée et industrialisée, dans lequel chaque élément sera fabriqué dans des usines à grande échelle au sein de NEOM - afin que nous n'ayons pas à les transporter loin. Pensez-y comme à un kit d'assemblage géant. Ce qu'il y a de bien avec les pièces préfabriquées, c'est que vous pouvez contrôler la qualité et les dimensions, de sorte que les choses se connectent.
-
En tant que ville cognitive, quelle sera l'importance des données démographiques pour le succès de THE LINE - et comment allez-vous concilier commodité et confidentialité des données ?
Les données vous permettent de cartographier le comportement et de créer une prévisibilité avec des modèles de personnes, pour savoir ce qu'elles font et ce qu'elles veulent. Si le système cognitif peut constater que, tous les matins à 8h15, un grand nombre de personnes souhaitent que l'ascenseur du 50e étage se rende au 60e étage, il est alors possible de faciliter la vie de ces personnes en veillant à ce que l'ascenseur les attende à cet endroit - plutôt qu'un système prédéterminé qui les oblige à appuyer sur un bouton et à attendre qu'il arrive du 100e étage.
Il s'agit en fait d'une approche centrée sur l'humain, qui utilise des machines pour traiter de gros volumes de données et proposer des solutions optimales. Et c'est un cercle vertueux car plus le système apprend, plus le réservoir de données est important et plus les algorithmes deviennent précis.
-
Quel est l'héritage que vous souhaitez laisser aux générations futures et quel est le calendrier pour la réalisation de vos buts et objectifs sur THE LINE ?
Mon expérience se situe dans la durabilité et l'immobilier. L'immobilier contribue aujourd'hui à 40 % des émissions de carbone dans le monde et c'est un secteur qui prend plus qu'il ne rend à la planète. NEOM a la vision nécessaire pour faire quelque chose à ce sujet. Nous ne sommes pas des idéologues, mais il existe une meilleure solution et nous voulons la mettre en œuvre. Nous avons la chance de repenser les solutions à tous les problèmes liés à la construction des villes.
Au milieu de l'année 2026, vous pourrez prendre l'avion dans le nouvel aéroport international, sauter dans un train à grande vitesse et vous rendre dans n'importe quelle région de NEOM. Avant cela, nous assisterons à une montée en puissance du tourisme et à l'arrivée des premiers résidents dans d'autres régions de NEOM, comme TROJENA. L'objectif est d'avoir un million de personnes vivant dans THE LINE en 2030, puis près de neuf millions en 2045.
-
Pourquoi les murs sont-ils en miroir ? Est-ce pour des raisons liées à l'exploitation de l'énergie solaire, pour se fondre dans l'environnement naturel, pour créer une architecture saisissante ou pour une autre raison ? Et pouvez-vous nous parler de la marina dissimulée ?
Le plus important pour nous est de pouvoir construire une très grande structure dans une partie vierge du monde. Si le bâtiment était noir, il se distinguerait. Avec une façade en miroir, où que vous regardiez, vous verrez le terrain derrière vous, qui sera un environnement naturel.
THE LINE s'intégrera parfaitement à l'environnement qui l'entoure. Elle devient partie intégrante de son environnement, ne faisant qu'une avec la nature. Il existe, bien sûr, d'autres avantages liés à l'intégration de panneaux solaires dans le mur sud, etc.
Quant à la marina dissimulée, c'est l'un des grands points d'activation du projet : un grand port de plaisance pour toutes sortes de bateaux dans les segments des loisirs et de la navigation de plaisance. Il n'y aura pas de cargos, mais des bateaux de croisière. Ce sera un pôle de croisière comme Fort Lauderdale en Floride ou le Monténégro en Méditerranée.
La mer Rouge est une zone de navigation fantastique : ni tornades, ni ouragans. C'est une région très calme, avec un climat magnifique et de belles eaux cristallines. Et puis, en termes d'accès, nous sommes aux portes de l'Europe.
-
Avec une structure aussi haute, qui culmine à 500 mètres, comment allez-vous atténuer les effets des espaces sombres et ombragés ? Et sera-t-il facile de faire pousser de la verdure dans les zones d'ombre ?
La façade en miroir laissera entrer la lumière naturelle et le canyon [à l'intérieur de la structure] a été modélisé scientifiquement de manière à tirer le meilleur parti de l'arc haut du soleil en été et de son arc bas en hiver. En ce qui concerne la végétation, les éléments qui ont besoin de lumière se trouvent là où il y a de la lumière. Mais toutes les plantes ne veulent pas la totale lumière du jour. Beaucoup de plantes préfèrent l'ombre ou les zones semi-ombragées. Elles seront choisies en fonction de leur place dans le plan.
-
Pouvez-vous parler de l'aéroport international à ce stade et de la manière dont il s'intégrera dans le projet THE LINE au fil du temps ?
Porte d'entrée majeure dans le Royaume d'Arabie Saoudite, l'aéroport sera intégré à THE LINE. En général, les aéroports sont très éloignés de tout. Vous devez y suivre le processus ennuyeux de l'immigration, attendre vos bagages et ensuite transporter ces bagages jusqu'à votre destination. Imaginez que vous obteniez une autorisation préalable, que vous passiez par un scanner biométrique et que votre bagage soit transporté à votre destination à votre place. Nous étudions cette approche fondée sur l'intelligence artificielle. L'aéroport étant votre première expérience d'un lieu, assurez-vous qu'il ne fasse pas mauvaise impression à l'arrivée des visiteurs. L'expérience client doit être agréable et c'est ce que nous essayons de réimaginer avec une approche globale.
-
En quoi l'approche du domaine public sera-t-elle différente de celle des autres villes du monde ? Et serait-il juste de dire que THE LINE aura la meilleure qualité de vie de la planète ?
L'idée est d'avoir un domaine public très ouvert et accessible. Pour aller de A à B, vous devez passer par le domaine public. Par conséquent, il ne peut pas y avoir de passages étroits, ni de zones obscures. Les espaces verts et les parcs seront intégrés.
Peut-être le domaine public traverse-t-il une université. Et lorsque vous vous promenez dans l'université, tous les laboratoires ont une façade en verre. Vous voyez les étudiants apprendre, vous voyez les robots travailler.Peut-être que quand vous passez devant l'école de cuisine, vous verrez la cuisine ouverte. La visibilité et la transparence permettent de créer une communauté. Nous pouvons donc avoir des murs de verre à côté d'imprimantes 3D qui fabriquent des objets. Le domaine public devient alors plus qu'une simple passerelle de A à B, il devient une partie du tissu de la ville.
Notre objectif est d'avoir la meilleure qualité de vie de la planète. Les gens ont des valeurs différentes quant à ce qui rend leur vie agréable. Dans les classements annuels, on trouve les suspects habituels que sont les villes de Vienne, Copenhague, Adélaïde ou Vancouver qui arrivent en tête.
Diverses mesures sont appliquées à la formule, comme la taille des classes dans les écoles ou les courts délais d'attente dans les hôpitaux. Nous voulons les dépasser, nous essayons de faire mieux que les meilleures villes du monde du point de vue de la qualité de vie, que ce soit pour la santé, le bien-être, les trajets quotidiens, la pollution, les espaces verts, l'accès à X, Y et Z. Ce sont les éléments de base de ce qui rend une ville habitable.
-
Avez-vous une idée de ce à quoi ressemblera la population en termes de démographie, de nationalités, de statut socio-économique, etc.
THE LINE est une expérience vivante sur la façon dont les gens peuvent vivre bien à l'avenir. Elle répondra aux attentes des personnes qui croient en ce que nous faisons en matière de durabilité et de réduction de l'empreinte écologique dans le monde. Le projet sera fortement axé sur la technologie, la biomédecine et l'éducation. Si vous vous retrouvez naturellement dans les écosystèmes du M.I.T., de la Silicon Valley ou de Stanford, par exemple, THE LINE vous séduira totalement.
Elle aura le meilleur de tout ce qui existe dans le monde, ce qui conduira à un écosystème d'incubation et à une prolifération d'idées et d'inspiration. La Silicon Valley n'existe pas avec seulement quatre entreprises, on y trouve 40 000 entreprises interconnectées et une communauté. Les gens vont donc commencer à considérer THE LINE comme une alternative. Une alternative sans les trajets quotidiens et l'humidité de Singapour, la pollution de Londres, le mauvais temps de Paris ou les impôts de la Silicon Valley, pour ne citer que quelques exemples réels.
-
THE LINE se trouve dans une zone sismique. Quels défis cela représente-t-il ?
Nous avons résolu ce problème dès le début grâce à des solutions d'ingénierie intelligentes et aux meilleures pratiques mondiales. Nous ne sommes pas la seule ville au monde située dans une zone sismique. Par exemple, San Francisco a des bâtiments de plus de 300 mètres de haut et se trouve sur une ligne de faille. Tokyo aussi a des bâtiments de plus de 500 mètres de haut. C'était donc l'un des défis les plus faciles à relever.
-
THE LINE augmentera les chances de tomber sur des amis ou de la famille. Certaines personnes y verront une aubaine. Mais d'autres préfèreront prendre leurs distances. Comment allez-vous répondre aux besoins de ce petit groupe de la société ?
Je pense que l'idée serait alors de vivre dans un module différent ou une partie différente de THE LINE. Ce n'est pas parce que nous créons une ville verticale que nous n'aurons pas de quartiers et de banlieues. Ainsi, si vous le souhaitez, vous pouvez vivre à 100 kilomètres de votre famille, mais à seulement 20 minutes en train.
Bien sûr, vous ne serez pas toujours à l'intérieur de la ville. Comme dans n'importe quel autre immeuble, vous pouvez aller au rez-de-chaussée et sortir à la plage, dans le désert ou à la montagne. Tout cela sera sur le pas de votre porte.
-
Parlons des chiffres clés : pourquoi 500 mètres de haut et 200 mètres de large ? Et pourquoi 170 kilomètres de long ?
Nous avons besoin que la ville puisse accueillir neuf millions de personnes pour permettre à l'Arabie saoudite d'atteindre son objectif démographique de 2050, et nous devons le faire de manière efficace, avec la plus petite empreinte possible et une qualité de vie optimale pour les résidents.
Ainsi, la meilleure solution technique était d'avoir une structure de 200 mètres de large sur 500 mètres de haut et de 170 kilomètres de long. Ces chiffres n'ont pas été choisis au hasard. Ils sont dictés par la recherche et la science pour des éléments tels que la profondeur de la lumière, la circulation de l'air, etc.
-
Pour ce qui est du microclimat, les avantages d'une telle stabilité et de températures agréables toute l'année sont évidents. Comment le canyon situé au milieu de THE LINE fait-il face aux extrêmes climatiques tels que la chaleur estivale et les vents hivernaux ?
Les principes du microclimat sont bien compris. Vous pouvez créer une jungle tropicale à Moscou à l'intérieur d'un dôme de verre assez facilement, par exemple. Tout dépend de la façon dont l'air et la lumière pénètrent dans l'espace. Et THE LINE est scientifiquement conçue pour utiliser au mieux ces connaissances.
L'arc du soleil signifie que les espaces extérieurs ne bénéficieront pas du soleil pendant les 10 heures de la journée en raison des effets de voilure des hautes structures. Cela atténue l'accumulation de chaleur. Et en ce qui concerne les vents, les pales serviront de tampon à la paroi extérieure, laissant le canyon complètement libre de tout problème lié au vent et à la poussière. Pendant ce temps, le sommet de THE LINE sera ouvert pour que le canyon puisse respirer. En outre, il n'y aura pas de pollution comme dans les grandes villes, ce qui vous permettra de profiter au maximum de la nature.
-
Le monde a accueilli la nouvelle de THE LINE de manière extrêmement positive, mais il y a un petit pourcentage de réfractaires. Que diriez-vous à ceux qui ne sont pas encore convaincus ?
Même dans les villes les plus agréables au monde en termes de qualité de vie, notamment Vancouver, Adélaïde, Auckland, Copenhague et Vienne, certaines personnes pensent qu'elles ne sont pas géniales. On ne peut pas satisfaire tout le monde tout le temps, mais pour nous, la preuve se trouve dans le produit. Nous devons maintenant tenir nos promesses et nous le ferons.
THE LINE plaira certainement à un grand nombre de personnes dans le monde, des nomades numériques aux secteurs émergents de la technologie et des jeux en Arabie saoudite, par exemple. THE LINE sera extrêmement attrayante pour les personnes attirées par la technologie, la recherche, l'éducation et l'environnement. Nous concevons pour le plus grand bien de tous.
-
L'Arabie saoudite est aujourd'hui l'une des économies à la croissance la plus rapide au monde, avec une population jeune et un dirigeant visionnaire qui cherche à positionner NEOM à l'avant-garde de la croissance. Est-ce que c'est excitant de faire partie de ce nouvel avenir ?
C'est très excitant d'avoir cette toile vierge. Je travaille depuis longtemps dans ce secteur, dans le domaine de l'immobilier, des technologies intelligentes et de la durabilité, mais nous sommes en train de créer quelque chose qui n'a jamais été fait auparavant. Nous avons un leader visionnaire qui nous a permis de le faire.
Ailleurs dans le monde, vous pouvez avoir des contraintes politiques, financières ou techniques. Mais grâce à notre vision d'ensemble, nous créons ce nouvel avenir et nous réussirons.
-
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre propre profil et votre carrière, et sur la raison pour laquelle vous avez décidé de rejoindre NEOM ?
Mon expérience se situe dans la construction, la gestion de projet et le développement. J'ai été fournisseur et client, donc j'ai vu les choses des deux côtés. Ayant commencé il y a 20 ans dans mon Australie natale, j'ai vu deux décennies d'évolution dans ce secteur, avec l'immobilier vert, le net-zéro et la décarbonisation.
Personnellement, je veux laisser une plus petite empreinte sur le monde, c'est ce qui me motive. Et NEOM offre la possibilité d'y parvenir. Il s'agit d'une approche globale et préventive.
Il suffit de penser aux choses d'une manière différente et de se poser des questions telles que : pourquoi voulons-nous des ascenseurs qui ne font que monter et descendre, plutôt que se déplacer horizontalement ? Avons-nous eu tort au cours des 100 dernières années ? Pourquoi faut-il sortir du bâtiment pour aller faire du sport, plutôt que d'avoir un stade ou une installation à l'intérieur du bâtiment ?
Personne ne peut résister à l'idée d'un monde sans voitures, sans trajets, sans embouteillages ou sans pollution - et d'une économie circulaire avec peu ou pas de déchets, dans une ville cognitive avec pour toile de fond une nature florissante.
Ce qui m'inspire ici, à NEOM, c'est que certains des meilleurs cerveaux du monde se trouvent au même endroit, au même moment, et travaillent sur différentes parties du projet. J'apprécie vraiment cette camaraderie et cette communauté. Nous travaillons d'arrache-pied, mais c'est aussi amusant et on s'occupe bien de nous.